Mémoire

Tramways de l'Ouest et Nord-Ouest parisien - les projets inachevés

Marc André Dubout

Le projet Weyl : Versailles—St Cloud par Garches, Versailles—St Cloud par Ville d'Avray, Rueil—St Cloud

Le 11 8bre 1899, M. le Maire de Garches dépose sur le bureau les dossiers des Tramways :
- de St Cloud à Versailles par Vaucresson,
- de St Cloud à Ville d'Avray avec embranchement de St Cloud-Place Magenta à Buzenval.

Le Conseil considérant qu'une seule observation a été faite contre les projets et qu'il n'y a pas lieu d'en tenir compte, donne un avis favorable aux deux projets. 
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Le 24 juillet 1905, le Maire de St Cloud demande quelles sont les rues à suivre pour fixer le passage d'un tramway partant de St Cloud et se dirigeant sur Versailles en son point terminus et d'une seconde ligne partant de St Cloud pour se diriger sur Rueil son point terminus, la commune de St Cloud ayant déjà indiqué le parcours de ces deux lignes sur son territoire jusqu'à la limite de la commune de Garches.
Le Conseil après en avoir délibéré est d'avis que la ligne, partant de St Cloud pour se diriger sur Rueil, suive la rue de Buzenval, chemin de Grande Communication n°180.
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Le 6 juillet 1903, le Préfet de Seine-&-Oise écrit au Maire de Chatou que le Conseil général de Seine-&-Oise a concédé, à tire provisoire, l'ensemble d'un réseau de tramway ou de chemin de fer d'intérêt local à établir dans le département et a en même temps décidé de comprendre dans ce réseau les lignes suivantes :

Cette adjonction a été faite aux mêmes titres et conditions que celles imposées aux autres lignes du réseau c'est à dire en prenant comme base de 1er établissement un prix maximum kilométrique de 62 500 f et en subordonnant la concession des dites lignes au concours financier de l'État et des Communes.
D'autre part, aux termes d'une précédente délibération du 9 février 1901, l'Assemblée départementale a stipulé que la subvention maxima du département serait les 3/4 de la dépense après déduction de la contribution de l'État, le quatrième 1/4 devant être fourni par les Communes pour faire face aux dépenses qui lui incombe, le Département contracte un emprunt dont les intérêts et l'amortissement seront assurés pendant cinquante ans au moyen d'annuités c'est à dire que c'est également sous forme d'annuités que les Communes devront participer aux dépenses départementales.
Or, pour le réseau déjà concédé l'annuité kilométrique à la charge des communes, c'est à dire 500 f, ce mode de répartition doit être également appliqué aux lignes dont il est ci-dessus question et la longueur étant de 30k300m, l'annuité totale à réclamer aux communes intéressées est de 30k300mx500 = 15150 f.
En vue de déterminer la part que chaque commune devra supporter, MM. les ingénieurs ont dressé des tableaux qui ont été établis en prenant pour base le chiffre de la population mais en la réduisant par des coefficients directement proportionnels : 
  1. au nombre de lignes (tramway ou chemin de fer) desservant déjà chaque localité ; 
  2. à la distance de la localité aux lignes du réseau projeté.

Il reste bien entendu d'ailleurs, que la répartition indiquée dans ces tableaux est une simple indication, qu'une entente entre les conseils municipaux  pourra modifier selon les circonstances locales et le degré d'intérêt que pourra présenter pour les communes intéressées, l'établissement des lignes projetées.
Le Préfet demande en conséquence aux communes de soumettre la question à leurs conseils municipaux et leur propose un projet qu'il joint à faire approuver par le conseil municipal. 
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Le 11 août 1903 l'ingénieur civil Weyl - Michel envoie au maire de Chatou un plan des lignes qu'il projette de construire par demande en concession :

  • de Versailles au pont de St Cloud par le plateau de Vaucresson et Garches
  • de Versailles au pont de St Cloud par Ville d'Avray
  • de St Cloud place Magenta à Rueil permettant de relier Rueil directement à Versailles et St Cloud.

Les lignes seront à traction électrique au moyen du trolley aérien et répondront aux derniers perfectionnements réalisées dans la traction électrique.
Les départs seront fréquents. Dans la saison d'été, ils seraient, au minimum, d'un par heure dans chaque sens pour toutes les lignes. Dans la saison d'hiver les départs seront au minimum, d'un par heure dans chaque sens pour la ligne de Versailles au pont de St Cloud, par Vaucresson et Garches, et de huit départs par jour dans chaque sens pour les autres lignes.
Le tarif des transports en seconde classe sera au maximum de 0f,075 par kilomètre et par voyageur.
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Le 8 février 1904, le Préfet de Seine-&-Oise écrit au maire de Chatou pour l'inviter à réunir son Conseil municipal en vue de lui faire connaître s'il entendait participer par le vote d'une subvention à l'établissement projeté des lignes de tramways de Versailles à St Cloud par Garches et Vaucresson, Versailles à St Cloud par Ville d'Avray et St Cloud à Rueil.
À la suite de cette consultation les résultats sont les suivants :

Annuités totales à la charge des communes intéressées :  6 500 f
Sommes versées en principe ou à titre ferme 700 f
Resterait à parfaire 5 800 f
Annuités totales à la charge des communes intéressées :  4 650 f
Sommes versées en principe ou à titre ferme 518 f
Resterait à parfaire 4 132 f
Annuités totales à la charge des communes intéressées :  4 000 f 
Sommes versées en principe ou à titre ferme 1 584 f
Resterait à parfaire 2 416 f

Dans ces conditions, en présence de l'insuffisance des subventions consenties, le Préfet estime qu'une entente devrait intervenir entre toutes les communes, qui seront appelées à être desservies par ces voies ferrées et pour faciliter cet accord il convoque les maires de ces localités à une réunion.
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Le 2 août 1904, le conseil municipal de Garches considérant la lettre de M. Weyl et le tableau de répartition des subventions demandées aux communes intéressées pour l'établissement des lignes de tramways électriques de Versailles à St Cloud par Garches et Vaucresson, de Versailles à St Cloud par Ville d'Avray et de Versailles à Rueil par St Cloud, la subvention annuelle de la commune de Garches serait de 2400 F. pendant 50 ans.
Le Conseil considérant que les lignes de tramways projetées ne seraient d'aucune utilité pour la commune d'après le tracé indiqué, refuse d'accorder toute subvention. 
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La notice descriptive émanant de la Préfecture de Seine-&-Oise le 11 juillet 1913 décrit le tracé de la ligne dont on a admis le raccordement à Montretout (place Magenta) avec celle de St Cloud (place d'Armes) à Garches (station du Chemin de fer de l'État1) devant être exploitée par la Compagnie Générale des Omnibus de St Cloud. Les départs pourront s'effectuer soit de la place d'Armes, soit de la station de St Cloud-Montretout (ligne de Paris St Lazare à Versailles) des Chemins de fer de l'État1.
La nouvelle ligne se détache donc à St Cloud (place Magenta) de la ligne de St Cloud à Garches, au kilomètre 1,672. Elle emprunte ensuite dans l'axe du boulevard de Versailles, la voie exploitée actuellement du tramway de Suresnes à Garches dont elle se détache au kilomètre 0,215 pour remonter la rue Pigache, où la voie s'établit, en chaussée empierrée à droite. À la rue de la Guette, qu'il emprunte ensuite, le tracé se poursuit en trottoir élargi, du côté droit, puis tourne dans la rue Jacoulet où la voie revient en chaussée empierrée à droite au kilomètre 0,698. À l'extrémité de la rue Jacoulet, la ligne occupe le côté droit de la chaussée empierrée de la rue de Buzenval jusqu'à l'octroi de St Cloud (kilomètre 1,200) puis l'axe de l'empierrement du chemin de Grande Communication n°180 jusqu'au kilomètre 1,848 à Buzenval, où un garage a été prévu et enfin le côté droit de ce même empierrement, dans le restant de la traverse du hameau de Buzenval. Au Km 2,650, la voie emprunte la rue du 19 janvier, d'abord en chaussée empierrée jusqu'au Km 2,782 puis en accotement élargi, toujours à droite jusqu'au Km 3,068. Le tracé entre ensuite en déviation jusqu'au Km 3,239 après avoir traversé à niveau le chemin de Fouilleuse. Jusqu'au Km 3,644 il se place en bordure des chemins ruraux n° 95 & 96 rectifiés légèrement, puis rejoint par une déviation au Km 3,765 le chemin de Grande Communication n° 39 qu'il emprunte ensuite en accotement du côté gauche jusqu'au Km 3,936 puis du côté droit en chaussée empierrée (boulevard Richelieu), enfin du côté gauche et en pavage (rue du château et place de l'église).
Au Km 5,118, le tracé se séparant du
chemin de Grande Communication n° 39 emprunte le côté gauche de l'empierrement de la rue Hervet, de la traverse de la place de la Réunion et de la rue de la Réunion où il se termine au Km 5,440 par un garage occupant la largeur de cette chaussée.
Une voie de raccordement est prévue entre le terminus de la ligne de St Cloud à Rueil et la ligne de Paris St Germain exploitée par la Compagnies des Tramways de Paris et du Département de la Seine (T.P.D.S.) entre les arrêts de la Réunion et de Rueil-Ville de cette dernière ligne.

Détail du tracé de la ligne projetée de Rueil à St Cloud.
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Conditions admises pour l'établissement de la voie et l'exploitation du tramway
Les déclivités maxima ne dépasseront pas 7 %
o
Le rayon minimum des courbes est de 20 m.
Le poids admis pour le rail est de 39 Kg pour le type Vignole et 45 Kg pour le type Broca.
Le gabarit est de 2 m. de largueur.
Lorsque la voie sera posée sur chaussée empierrée, elle sera pavée dans l'entrefer et sur une zone de 50 cm de chaque côté des rails partout où la circulation est importante ; dans les cas d'une faible circulation, elle sera simplement constituée par des rails à ornière noyés dans l'empierrement reposant ou non sur des traverses.
Le tramway sera affecté au service des voyageurs 
La traction se fera électriquement par trolley.
Les voitures comporteront des places de 1ère et 2ème classe.
Les trains se composeront au plus de 2 voitures : une automotrice et une remorque.
La longueur maxima des trains ne pourra pas être supérieure à 23 m. 
Il y aura 20 à 25 départs chaque jour dans chaque sens.

Dépenses de premier établissement - Conditions communales
La dépense totale prévue pour l'établissement de la ligne est de 410 000 francs.
Dans ces conditions et conformément aux décisions du Conseil général dans sa délibération du 2 mai 1913, la charge totale annuelle à supporter par les communes pendant 37 ans (durée probable de la concession) s'élève à 5 175 francs. Cette somme pourrait d'ailleurs être augmentée au cas où l'entente avec la compagnie des omnibus concessionnaire éventuelle ne s'établirait pas dans les conditions espérées.
En conséquence le Conseil municipal de Chatou est appelé à faire connaître par délibération le montant de la subvention qu'il est disposé à apporter au département pendant une période de 37 ans à titre de part contributive pour l'établissement de la ligne de tramway de St Cloud à Rueil
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Suit un tableau synthétique avec en entrées les communes voisines de la ligne, leur population le nombre de lignes de tramway et leur distance par rapport à celle étudiée.
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Le 15 septembre 1912, le Président demande au Conseil de délibérer sur l'établissement d'une ligne de tramway de Versailles à Sèvres par Vaucresson, le Conseil considérant que le Conseil général de Seine-&-Oise a décidé de procéder à l'établissement d'une ligne de tramway de Versailles à Sèvres par Vaucresson, à voie de 1,44 m. à la condition expresse que les communes intéressées contribuent pour un quart aux dépenses imposées au Département, déduction faite de la part défaillante de l'État.
Considérant que les dépenses portent tant à la fois sur les études et la construction dudit tramway que sur le paiement aux concessionnaires de l'exploitation des intérêts et de l'amortissement des avances qu'ils devront s'obliger à consentir pour la fourniture de tout le matériel nécessaire à la bonne exploitation de la ligne dont il s'agit.
Considérant que cette exploitation doit être faite par les concessionnaires à leurs risques et périls, sans aucune garantie de la part de l'État, du Département ou des Communes.
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Le 25 septembre 1912, suite à l'avis favorable du Conseil municipal dans sa séance du 2 juin 1911 en faveur de la création de tramways notamment celui reliant Vaucresson, Garches, Marnes, Ville d'Avray et Sèvres n'ayant pas encore eu de solution, il y a lieu de renouveler la demande.
Le Conseil après en avoir délibéré émet à nouveau le vœu qu'une solution soit donnée le plus vite possible pour l'exécution de ces travaux et prie le Préfet d'être son interprète auprès du Conseil général.
Idem pour le tramway de St Cloud à Garches avec terminus à la gare de Garches.
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Le 16 février 1913, le maire déclare au nom de la minorité que s'ils ont voté 500 comme annuité pour l'établissement  du tramway de Versailles à Sèvres par Vaucresson, c'était sous la promesse que le tramway de la Porte Jaune se prolongerait jusqu'à l'Asile des Petits Prés le plus tôt possible.
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Le 8 juillet 1913, M. le Président donne communication au Conseil d'une note de M. Le Préfet de Seine-&-Oise en date du 6 juin 1913 relative au nouveau tracé proposé pour la ligne  de tramway de Versailles à Sèvres par Vaucresson comportant des contributions communales avec le plan des modifications apportées au premier projet et demande au Conseil d'indiquer la part contributive de la commune à verser pendant 50 ans pour l'établissement de ce tramway et la subvention de 600 F. votée par le Conseil dans sa délibération du 15 décembre 1912 n'étant pas suffisante pour assurer le paiement de celle de 11000 F. réclamée aux communes pouvant profiter de l'établissement de cette ligne.
Après étude et discussion le Conseil général de Seine-&-Oise a décidé de procéder à l'établissement d'une ligne de tramway de Versailles à Sèvres par Vaucresson à voie de 1,44 m. à la condition expresse, par les communes intéressées de contribuer pour un quart des dépenses imposées au Département, déduction faite de la part défaillante de l'État. Considérant que ces dépenses portent tout à la fois sur les études et la construction dudit tramway et sur le paiement aux concessionnaires de l'exploitation des intérêts et de l'amortissement des avances qu'ils devront s'obliger à consentir pour la fournitures de tout le matériel nécessaire à la bonne exploitation de la ligne dont il s'agit. 
Considérant que cette exploitation doit être faite par les concessionnaires à leurs risques et périls, sans aucune garantie de la part de l'État, du Département ou des Communes.
Considérant que pour faire face aux dépenses ci-dessus évoquées, le Département devra contracter un emprunt dont les intérêts et l'amortissement seront assurés à partir du commencement de l'exécution des travaux par cinquante anuitées gagées par des centimes départementaux, ainsi que par les subventions communales et une subvention de l'État. 
Considérant que c'est donc également sous la même forme d'anuitées que les communes doivent fournir leur contribution financière, qu'en raison de l'intérêt que présente l'exécution de la ligne pour la commune il est équitable de fixer son anuitée à 800 F. 
Le Conseil délibère : La Commune de Garches émet un avis favorable à l'établissement de la ligne de tramway à voie de 1,44 m. de Versailles à Sèvres par Vaucresson et vote la part contributive de la commune cinquante anuitées de 800 F. payables dans les mêmes conditions que le Département et s'engage en conséquence à voter chaque année le nombre de centimes qui seront reconnus nécessaires pour assurer le paiement des dépenses.
Le Conseil décide en outre que si les recettes du tramway permettent ultérieurement un partage de recettes entre le Département et les concessionnaires dans les conditions déterminées entre eux, la part du Département devra être partagée entre celui-ci et les Communes dans la proportion adoptée pour la répartition des charges financières.
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Le 21 juillet 1913, M. le Président donne communication au Conseil d'une lettre de M. le Préfet de Seine-&-Oise en date du 11 juillet courant relative au reste d'une subvention annuelle pendant 37 années pour la part contributive de la commune dans celle de 5175 F. fixée par le Conseil  général pour l'établissement d'une ligne de tramway à voie normale de St Cloud à Rueil ; d'une notice descriptive du parcours dudit tramway et du plan et demande au Conseil de fixer la redevance qu'il entend assurer pour sa part contributive dans l'établissement de cette ligne.
Le Conseil après étude et discussion du projet :
Considérant que si la commune de Garches est prête à faire des sacrifices en vue de ses intérêts à venir, il importe que ces sacrifices soient en rapport avec les avantages qu'elle tirera de l'exécution de ces projets qui lui sont soumis et qui n'apparaissent pas dans le projet de Rueil à St Cloud, attendu que le Conseil n'a pas d'objection à faire au projet qui lui est soumis,
délibère :
une subvention de principe de deux cents francs est accordée pour l'exécution du projet d'une ligne de tramway de St Cloud à Rueil passant par la rue de Buzenval et le long du champ de course sur le chemin commun aux deux villes de Garches et de Rueil. 
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Le 11 juillet 1913, le Préfet de Seine-&-Oise écrit au maire de Chatou pour l'informer que le Conseil général de Seine-&-Oise a décidé l'établissement d'une ligne de tramway à voie normale de St Coud à Rueil et que les communes intéressées doivent maintenant voter leur part contributive dans la dépense.
Le contingent total des subventions demandées doit atteindre le quart de la charge incombant au Département.
Ces allocations devront être consenties sous forme d'annuités pendant une période de 37 années. L'ensemble des annuités supportées par les communes s'élèvera à 5175 F. Les communes concernées sont St Cloud, Garches, Rueil et Chatou.
Le Préfet laisse aux conseils municipaux décider du degré de sacrifice qu'ils consentiront, son administration ne se préoccupant que le contingent soit atteint.
Les vœux pourront être émis.
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Le 5 septembre 1913, Le Président donne communication au Conseil d'une lettre de la mairie de Rueil en date du 19 août relative à la subvention votée par le Conseil dans sa séance du 21 juillet 1913 relativement au projet de tramway de St Cloud à Rueil demandant au conseil une étude nouvelle de ce projet et l'augmentation de cette subvention.
Le Conseil à l'unanimité a déclaré maintenir la subvention de deux cents francs.
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La Compagnie Générale des Omnibus (C.G.O.) est partie prenante

Le 7 février 1914, le Compagnie Générale des Omnibus écrit au Préfet de Seine-&-Oise pour l'informer que la C.G.O. était disposée à demander la concession de lignes de tramway  allant d'une part de St Cloud (place d'Armes) à la gare de Garches et de St Cloud à Rueil.
Cette demande a déjà fait l'objet de proposition de conditions de réalisation et d'exploitation adressée à l'Ingénieur en chef du département le 30 septembre 1913.
Le document complète ces propositions avec l'organisation de service d'omnibus automobiles au préalable et dans un délai très court sur ces deux parcours. Les voitures seraient du type autobus parisiens substituables à tout moment à tout autre mode de traction, telle que la traction électrique par fil trolley.
La C.G.O. propose les tarifs suivants :

Parcours 1ère classe 2ème classe
St Cloud-Place d'Armes—Gare de St Cloud 0,10 F. 0,05 F.
St Cloud-Gare—Garches-Gare 0,15 F. 0,10 F.
St Cloud-Place d'ArmesGare de St Cloud 0,10 F. 0,05 F.
Gare de St Cloud—Octroi de St Cloud 0,15 F. 0,10 F.
Octroi de St Cloud—Octroi de Rueil 0,15 F. 0,10 F.
Octroi de Rueil—Rueil-Gare 0,15 F. 0,10 F.
St Cloud-Place d'Armes—Rueil-Gare 0,40 F. 0,25 F.
St Cloud-Place d'Armes—Garches-Gare 25 courses
St Cloud-Place d'Armes—Octroi de St Cloud 25 courses
Octroi de Rueil—Rueil-Gare 25 courses
Octroi de Rueil—Rueil-Gare 25 courses

Le 6 avril 1914, La C.G.O. écrit au maire de Garches pour l'informer que la Compagnie est disposée à solliciter la concession des lignes de tramways allant de St Cloud (place d'Armes) à la gare de Garches et de St Cloud à Rueil.
Ces lignes seraient mises en exploitation dans un délai assez long nécessité par l'élaboration du cahier des charges, les formalités de déclaration d'utilité publique, la convention, les projets d'exécution. Elle propose d'ores et déjà un service d'omnibus automobile empruntant le même itinéraire que celui du tramway projeté.
Cette proposition a été adressée au Préfet, précisant que ce dernier a demandé que le montant de la subvention soit versé par les communes intéressées, tant qu'il n'y aurait pas d'installations fixes. Le directeur de la compagnie précise que des types d'omnibus électriques sont expérimentés dans les ateliers, avec prise de courant par contact avec fil aérien.
Il demande à la ville de Garches d'allouer une subvention permettant d'exploiter immédiatement les services d'omnibus et précise que cette demande est également adressée à la ville de St Cloud et de Rueil.
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Le 5 mai 1914, le Maire de St Cloud invite son collègue de Garches pour une réunion avec le directeur de la C.G.O.
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Le 26 juin 1914, le directeur de la C.G.O. écrit au maire de Garches pour lui indiquer les prévisions de tarif des omnibus automobiles pendant la période d'essai sur la ligne St Cloud (place d'Armes) à la gare de Garches (voir tableau précédent).
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Le 26 juin 1914, le directeur de la C.G.O. envoie au Maire de Garches le tableau des horaires de la ligne.
La mise en service de la ligne est prévue pour le 1er juillet 1914.
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Les services d'autobus de St Cloud à Rueil et de St Cloud à Garches avec un tableau des itinéraires, des horaires, des sectionnements, des tarifs et des fréquences de passages.
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Le 24 juillet 1914, le directeur de la C.G.O. envoie au Maire de Garches des affiches sur le service St Cloud à Rueil et à Garches.
Les affiches timbrées pourront être placardées sur la voie publique.
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Du temps de la S.T.C.R.P. : le rétablissement de la ligne d'autobus Rueil—Garches—St Cloud

Le 7 mai 1922, M. le Maire de Garches donne communication au Conseil d'un vœu émis par le Syndicat d'Initiative de Rueil tendant au rétablissement des transports en commun de la région parisienne de la ligne Rueil-Gare—St Cloud, telle qu'elle existait en 1914 à raison d'un service journalier aller et retour toutes les heures.
Le Conseil approuve ledit vœu.
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Le 20 novembre 1926, Le Maire de Rueil écrit à son collègue de Garches pour lui remettre la copie du compte-rendu des démarches auprès de la S.T.C.R.P. en vue d'obtenir un service d'autobus Rueil—Garches—St Cloud.
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Le 21 novembre 1926, le Maire de St Cloud informe le Conseil municipal que plusieurs groupements se sont formés en vue d'obtenir les moyens de transport rapides rendus nécessaires par l'importance croissante des nouvelles agglomérations de Buzenval, Garches qui en sont actuellement dépourvues.
Il donne lecture d'une lettre du maire de Rueil qui fait état des pourparlers actuellement engagés avec la S.T.C.R.P. signalant l'intérêt que peut présenter pour les trois communes le rétablissement de la ligne d'autobus qui fonctionnait avant la guerre et demandant le montant approximatif de la subvention que le conseil pourrait affecter annuellement à titre de participation dans le fonctionnement de ce service.
Le maire estime que ce projet mérite d'en poursuivre la réalisation.
Le Conseil délibère un avis favorable au projet de rétablissement de la ligne d'autobus St Cloud—Garches—Rueil acceptant le principe d'une subvention et autorise le maire à poursuivre les pourparlers.

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Le 28 novembre 1926, le Maire de Garches informe son Conseil municipal de la même teneur.
Le conseil municipal considérant que 

Le 7 décembre 1926, le Maire de Garches envoie à son collègue de Rueil la délibération du 28 novembre 1926.
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Le 11 février 1927, le Maire de Rueil remet à son collègue de Garches un projet de contrat de la S.T.C.R.P. et le prie de l'examiner en vue de lui faire connaître l'intérêt que porte son Conseil municipal.
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Le projet de contrat entre la S.T.C.R.P. et la ville de Rueil pour l'établissement d'un service public de transport de voyageurs par voitures automobiles entre Rueil—Garches—St Cloud, le maire de Rueil représentant les villes de Garches et St Cloud.
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Le 22 mars 1927, le maire écrit à son collègue de Garches pour lui demander de participer à une période d'essai de trois mois du service en question. Comme il a été dit que la commune de Garches est moins intéressée, la hauteur de sa subvention ne serait que de 500 F. alors que celle de Rueil serait de 2500 F. et celle de St Cloud de 1500 F.
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Le 25 mars 1927, suite à sa lettre, le maire de Rueil transmet le tracé et les tarifs prévus pour le service St Cloud—Garches—Rueil.
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Le tracé de Rueil-Gare à St Cloud-Place d'Armes en passant par Buzenval et Garches.
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Les tarifs et sectionnements.
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Les horaires de la ligne.
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L'institution Nicolas à Buzenval publiait dans une plaquette les horaires de :
  • Paris St Lazare à St Cloud-Montretout
  • Paris les Invalides et la gare du pont de St Cloud 
  • par le tramway de St Germain et Rueil
  • par le tramway du Louvre au pont de St Cloud
  • par le tramway de la porte Maillot au Val d'Or
  • par le tramway de la Madeleine à Boulogne.
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Le 31 mars 1927, maire de Garches répond à son collègue de Rueil que le Conseil municipal a refusé de participer financièrement aux frais d'exploitation de la ligne.
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Le remplacement de la ligne de tramway n°44 par un service d'autobus

Le 2 mars 1935, M. Fernand Rey, ingénieur des Arts & Manufactures, demeurant à Garches informe le maire qu'une enquête vient d'être récemment ouverte concernant le déclassement de la ligne de tramway n°44 "Porte Maillot—St Cloud" et son remplacement par un service d'autobus. Il lui demande d'intervenir pour obtenir son rétablissement telle que cette ligne existait avant la guerre, c'est à dire jusqu'à la Porte Jaune afin que les habitants de Garches puissent se rendre facilement à la Porte Maillot.
Dans cette lettre, est évoqué le prolongement de la ligne de métropolitain n°1 jusqu'au Pont de Neuilly. M. Rey suggère que ce prolongement aille jusqu'à la Défense afin qu'une correspondance puisse être établie à cet endroit avec les voyageurs venant de Garches par le chemin de fer2.
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Le 7 mars 1935, le maire de Garches fait réponse à cette lettre en reconnaissant l'opportunité d'un tel projet et proposera au Conseil d'émettre un vœu dans ce sens. Il proposera en outre le prolongement de cette ligne jusqu'à la gare de Garches. 
Sur le second point le maire répond que ce prolongement n'intéresse pas directement la population de Garches.
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Vœu pour le prolongement jusqu'à Garches du service d'autobus devant remplacer le tramway du Val d'Or.
Le Maire de Garches expose au Conseil le projet de déclassement de la ligne de tramway n°44 et son remplacement par une ligne d'autobus.
Il rappelle qu'avant la guerre cette ligne était exploitée par la Société du Tramway du Val d'Or et avait son terminus à la Porte Jaune. Il explique ensuite l'intérêt que cette ligne soit prolongée jusqu'à la gare de Garches, intérêt qui serait encore accru si l'itinéraire, boulevard de Versailles (à Suresnes), rue Pasteur à St Cloud avec terminus à la Porte Jaune empruntait la rue du Maréchal Foch, sur St Cloud, la rue de la Porte Jaune, la rue de Suresnes, l'avenue Foch, l'avenue Joffre avec terminus à la gare de Garches.
Le Conseil à l'unanimité émet le vœu tel que proposé par le maire.
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Le 13 mars 1935, M. Fernand Rey, suite à la réponse du maire, qu'il remercie vivement, propose pour la ligne d'autobus l'itinéraire suivant : Boulevard de Versailles à Suresnes, rue du Camp Canadien, rue de la Porte Jaune, la rue de Suresnes, jusqu'à l'église de Garches. Cette distance représente 2,5 Km. alors que celui aboutissant à la gare de Garches est de 3,6 Km.
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Le 7 mars 1935, le maire de Garches reconnaît l'intérêt de cette proposition et la proposera à son Conseil.
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Le 7 mars 1935, le maire de Garches demande à un conseiller municipal de Paris d'appuyer sa demande de prolongement de la ligne pour que le vœu émis par la municipalité soit pris en compte.
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Le 7 mars 1935, la même requête est adressée à un conseiller général de Seine-&-Oise.
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Le 17 mai 1935, L'administrateur de la S.T.C.R.P. communique le rapport de la Direction de l'Exploitation Commerciale au sujet du vœu émis par le Conseil municipal de Garches.
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Dans ce rapport sont exposés les arguments par lesquels le vœu émis par le Conseil municipal de Garches ne retient pas l'attention de la S.T.C.R.P. qui pense que ce prolongement serait d'entrée de jeu déficitaire.
La ligne de tramway 44 serait remplacée par deux lignes d'autobus :

  • 44a "Suresnes-Cité Jardins—Porte Maillot"
  • 44b "Saint Cloud-Montretout—Porte Maillot"

se rejoignant au Val d'Or et passant l'une par St Cloud et l'autre par l'agglomération de Suresnes et le pont de Puteaux.

Le prolongement de la ligne 44b à la gare de Garches par l'itinéraire proposé par la municipalité entraînerait un allongement de parcours de 2 950 mètres.
Après examen de la desserte de Garches par les Chemins de fer électriques de l'État et des tarifs appliqués, la S.T.C.R.P. ne saurait offrir les mêmes avantages.
Par ailleurs, le tracé proposé est peu satisfaisant en raison du crochet formé par le boulevard de Versailles (à Suresnes) et l'avenue du maréchal Foch à St Cloud qui priverait le boulevard de Versailles de desserte entre la rue du Pierrier et le terminus actuel de la rue du Chemin de fer.
La ligne 44b donnerait certes des avantages aux ressortissants du Département de Seine-&-Oise mais serait onéreux pour celui de la Seine.
Ce prolongement ne pourrait être créé que si les Communes de St Cloud et de Garches comblaient le déficit.
Concernant le rétablissement du terminus de la Porte Jaune avec emprunt du Chemin de Grande communication n°70 (boulevard de Versailles et rue Pasteur), tracé prévu par le cahier des charges de 1908 de l'ancienne Compagnie du Tramway de Suresnes—Garches, il pourrait être réalisé à meilleurs compte puisque l'allongement serait seulement de 1500 mètres.
L'exploitation de ce prolongement serait néanmoins déficitaire malgré le projet de construction d'un lycée aux abords de la Porte Jaune, le Chemin de fer de l'État envisageant l'ouverture d'une halte qui aurait pour effet de drainer bon, nombre de voyageurs.
Archives municipales de Garches

Le 6 juillet 1935, le Maire de Garches prend connaissance du refus de la S.T.C.R.P. de suivre le Conseil municipal dans son vœu de prolongement de la ligne jusqu'à la gare de Garches.
Archives municipales de Garches

 

 

Le 6 juillet 1935, le Conseil municipal après avoir délibéré au sujet du prolongement de la ligne d'autobus jusqu'à la gare de Garches, regrette que la S.T.C.R.P. n'ait pas cru devoir donner suite au vœu de la municipalité.
Archives municipales de Garches

 

 

Le 19 juillet 1935, le Préfet de Seine-&-Oise adresse ampliation du 12 juillet au maire de Garches par lequel il prescrit l'ouverture à l'enquête et le désigne comme faisant partie de la Commission appelée à formuler son avis sur les résultats de l'enquête et sur l'utilité du projet.
Le Conseil général ayant autorisé le Préfet à procéder au déclassement des lignes de tramways n° 40, 61 & 75. 
Archives municipales de Garches

 

Le 28 août 1935, la ligue des voyageurs de la banlieue Ouest adresse au maire de Garches la lettre de son président au Préfet de Seine-&-Oise au sujet du déclassement des lignes de tramways n° 40, 61 & 75. 
(Les documents joints n'ont pas été trouvés)
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Archives municipales de Garches

 

Le 23 septembre 1935 le maire accuse réception de la lettre et en fera état lors de l'enquête à laquelle il sera procédé pour le déclassement des lignes de tramways n° 40, 61 & 75. 
Archives municipales de Garches

 

 

Le 2 octobre 1935, le Préfet de Seine-&-Oise convoque le maire de Garches à la réunion de la Commission pour examen des résultats.
Archives municipales de Garches

 

 

Le 12 juillet 1935, l'affiche concernant le déclassement de diverses lignes de tramway mentionnées est publiée.
Enquête ouverte du 26 juillet au 25 août 1935.
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La S.T.C.R.P. écrit au Maire de St Cloud au sujet du prolongement de la ligne d'autobus 44b à la Mairie de Garches place des Tilleuls. Ce prolongement de 250 m. par l'avenue du Maréchal Foch, les rues de la Porte Jaune et de Suresnes ne semble pas être écarté. Cette mesure serait certainement appréciée des habitants de Garches, desservis seulement en lisière Sud par la gare des Chemins de fer des l'État et les transports Citroën, Renault, Pliez Bruchon, et dans sa partie Ouest la ligne "St GermainPorte de St Cloud" de la Batiauto.
Toutefois, les tarifs relativement bas des Chemins de fer de l'État, leur rapidité (20 mn. de Garches à St Lazare) et le fait qu'ils arrivent à la gare St Lazare feraient que la majeure partie de la clientèle lui resterait fidèle et le nouveau parcours de la ligne 44b ne serait utilisé que pour les déplacements locaux et intercommunaux "Garches, St Cloud, Suresnes, Puteaux".
La S.T.C.R.P. attend que le Conseil général de la Seine, maître du Réseau Départemental, sous réserve des dispositions qui seront adoptées pour la coordination des transports ferroviaires et routiers prévue par les décrets des 19 avril 1934 et 25 février 1935, se prononce. 
Le Conseil général de la Seine ne pourrait se prononcer en faveur d'un essai qu'autant que les communes intéressées (St Cloud et Garches) ou à défaut le département de Seine-&-Oise accepteraient de prendre à leur charge le déficit éventuel de l'opération.
Archives municipales de Garches

Le 17 janvier 1936 le maire de St Cloud communique la réponse de la S.T.C.R.P. à son collègue de Garches et lui propose une réunion pour en parler.
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Le 22 janvier 1936 le maire de Garches répond à son collègue de St Cloud qu'il s'attendait à cette réponse négative.
Sont évoqués dans cette lettre les pourparler avec Ouest-Lumière3.
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Notes :
  • 1 En 1908 La Compagnie des Chemins de fer de l'État succède à la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest.
  • 2 C'est ce qui existe actuellement avec la création du RER en 1970
  • 3 Ouest-Lumière est la compagnie qui fournit l'électricité pour l'alimentation électrique des tramways de la région Ouest.

Sources :

  • Archives municipales de Chatou
  • Archives municipales du Pecq
  • Archives municipales du Vésinet
  • Archives municipales de Courbevoie
  • Archives municipales de Croissy
  • Archives municipales de Garches
  • Cent ans de transports en commun dans la Région Parisienne Tomes 1 à 4 - Louis Lagarrigue - 1956
  • Les tramways parisiens 2è Édition - Jean Robert - 1959.

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