Mémoire de la ligne
L'embarcadère de Corbeil - 1840
Marc André Dubout
Première ligne Paris—Corbeil 1840. Concession accordée au P.L.M. en 1845.
Le Républicain du 20 févier 2003, sous la plume de Bernard
Gaudin, réveilla cette vielle histoire de l'embarcadère de Corbeil (ex
Seine-et-Oise). L'embarcadère, ce vocable nous vient de la batellerie, c'était
l'installation qui permettait aux passagers d'embarquer (ou de débarquer) d'un
bateau de voyageurs. À ce propos, un autre vocable similaire du chemin de fer
nous vient des fleuves et rivières, c'est le mot "gare" qui vient de " gare
d'eau ". Au XIXème S., le jeune chemin de fer s'est inspiré de la
marine, de la chevalerie et de l'art militaire, ses prédécesseurs.
C'est ainsi que le 17 septembre 1840 a été inauguré " l'embarcadère de
Corbeil ". En effet, à cette époque, la ville de Corbeil qui fut desservie
par la ligne de chemin de fer venant de la capitale (place Valhubert) en était
le terminus.
Cette situation ne fut que provisoire car 14 ans plus tard, en
1864, le prolongement de cette ligne jusqu'à Montargis entraîna la
destruction dudit embarcadère et son remplacement par la " Gare de
Corbeil " à peu près au même emplacement.
Cette ligne desservait les communes de Choisy-le-Roi, Ablon, Athis-Mons,
Viry-Châtillon, Ris-Orangis, et Evry. Comme quoi nos Anciens étaient
visionnaires car aujourd'hui cette ligne est toujours, et plus que jamais,
d'actualité puisque reprise par le RER D, malgré des dysfonctionnements
d'exploitation.
Le jour de l'inauguration, c'est la locomotive Fulton qui tira le train
inaugural qu'accompagnaient, les ministres des Travaux publics, du Commerce, de
la Justice et moulte autres personnalités qui ne mirent que trois quarts
d'heures pour effectuer le trajet. À l'arrivée, le Sous-Préfet, le Maire de
Corbeil accueillaient les nobles voyageurs dans cette gare monumentale, ornée
d'un péristyle élevé, auquel on accédait par un double escalier d'une quinzaine
de marches. Côté place, des colonnes s'ouvraient sur l'axe de la rue menant
directement à la Seine.
Le Chef de gare de l'époque un certain Monsieur Patenotte était un ancien
épicier de Soisy-sous-Étiolles, un village voisin.
En effet 14 ans plus tard, les dignitaires et industriels de la région créèrent
un comité d'étude pour le prolongement de la voie ferrée dans la vallée de
l'Essonne et demandèrent la concession d'un chemin de fer reliant Corbeil à
Nevers, via La Ferté-Allais et Montargis. En 1857, cette ligne dite du "
Bourbonnais " était intégrée dans la jeune Compagnie du Paris-Lyon à la
Méditerranée (P.L.M.).
L'embarcadère fut alors détruit et une gare nouvelle, non plus terminus mais
de passage fut alors édifiée.
La nouvelle gare de Corbeil - 1865
En 1865, pour répondre aux nouveaux besoins de l'exploitation une nouvelle gare
de passage a été reconstruite à quelques dizaines de mètres plus au Nord. En 1897, une nouvelle
ligne de Corbeil à Melun a été ouverte et son électrification a été réalisée en
1950.
La gare côté place
La gare côté voies
En 1857 est créé l'embranchement de Juvisy à Corbeil lors du démantèlement de la
Compagnie du Grand Central.
Pour finir, La gare subit une transformation qui lui soustrait son charme
d'antan avec l'apposition d'un bardage blanc d'élégance très moyenne.
En 2013 deux voies nouvelles sont construites côté Ouest avec un quai central.
Le nombre de voie est maintenant de 7.
Le trafic voyageur se situe entre 8 et 9 millions d'usagers annuellement.
L'entrée en gare côté
province. Le BV se situe au fond à droite
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