Le carnet du CFC

La Cockerill à l'exposition universelle de 1878

MAD

John Cockerill (1790 - 1840) est un industriel belgo-britannique, émigré en 1797 vers le territoire de l'actuelle Belgique avec son père William Cockerill qui joua un rôle important dans la mécanisation de l'industrie lainière.
En 1802, William Cockerill, le père de John et James construit les premières machines à filer la laine puis les fils construisent celles à filer le lin. À Seraing en 1817, ils construisent les premières machines à vapeur, le premier four à coke, le premier haut-fourneau au coke, et la première fabrique de fer par les procédés britanniques : four à puddler1, fours à souder2. En 1826 sont inaugurés les laminoirs. Les marteaux, apparaissent ensuite ainsi que les grandes machines pour l'exhaure et la navigation. Le premier rail et la première locomotive fournie par Seraing sont construits pour le chemin de fer de Bruxelles à Malines et Anvers.
Cette partie constitue la première, jusqu'à la mort de John Cockerill en 1840. La deuxième prend cours à la formation de la Société pour l'exploitation de l'usine Cockerill d'avril 1842 à 1864 et la troisième jusqu'à l'époque actuelle.
Notice sur les Établissement de la Société Cockerill
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page 87 - Par Pierre Jacquemin - 1880 Imprimerie de léon Thier - Liège.

John et son frère James, comme on le voit n'étaient pas que des constructeurs de locomotives, cependant ils excellaient dans ce domaine, tant par la qualité des machines réalisées que par la quantité des livraisons effectuées. En 1883, La première grande locomotives construite sur le continent avec les rails qui devaient la porter étaient livrés à l'État belge. Les affaires industrielles reprenant une marche progressive, la création des chemins de fer va remplacer les débouchés perdus en 1830.
En 1836, 4 locomotives, en 1837, 13, en 1838, 15, en 1839, 27. Entre 1840 et 43, 31 autres machines furent produites et 10 autres en 44.
Pour mémoire rappelons qu'en
1845, la Société John Cockerill fournit un moteur de 240 chevaux de force au chemin de fer atmosphérique de Saint-Germain près de Paris. 

Sur le titre d'action Cockerill, on se rend compte du champ d'action de la Société anonyme dont les divisions s'étendent aux houillères, calcinage, minières, hauts-fourneaux, fonderies, fabriques de fer, aciéries, forges, ateliers, chaudronneries, chantiers de construction navale, locomotives, machines à vapeur de tout genre et toute puissance, etc.

 

 

 

 

 

 

cockerill-soufflante-1900.jpg (200559 octets)Machine soufflante3 S. A. John Cockerill de 158 tonnes avec un seul cylindre développant une puissance de 600 chevaux, grand prix à l'Exposition universelle de 1900 à Paris.

 

Dans l'ouvrage Les locomotives de l'exposition universelle de 1878 par Anatole Mallet, Ingénieur (1837-1919) page 57, voici ce qui est écrit au sujet des locomotives John Cockerill dans la section des locomotives étrangères (Belgique).

Aujourd'hui, lorsqu'on évoque le nom de Cockerill, on est enclin à penser à cette petite locomotive 020T de manœuvre, conçue avec une chaudière verticale type Field. Elle est décrite dans l'ouvrage "Société anonyme John Cockerill à Seraing (Belgique)".

Il en existe encore de nos jours, restaurées ou pas, de différents types.

https://rail.lu/cockerillhoehl.html

Les n° 7 & 11 de la mine Cockerill (ex-Collart) à Esch-Hoehl.

 

AMTF train 1900 du dimanche 8 août 1921. Minett Park parc, industriel, naturel, ferroviaire.
La Cockerill 503, Jeanne construite en 1920, est en service dans l’atelier ABR à Manage (Belgique) près de Charleroi. Depuis 2002, les visiteurs peuvent l’admirer au Fond-de-Gras.

https://rail.lu
La Cockerill de 1878.

 

https://www.patrimoine-ferroviaire.fr
La Cockerill n° 1896 type 3 de 1930 de l 'AJECTA ex. cimenterie de Danne-Camiers, restaurée en 2005.

https://rail.lu/cockerillhoehl.html
La Cockerill de la mine Cockerill (ex-Collart) à Esch-Hoehl (Photo : 5/12/1961 Charles-Léon Mayer).

https://www.patrimoine-ferroviaire.fr
La Cockerill n° 2109, type 3 de 1898, Rotonde d'Ambérieu, ex. Sucreries Say (1898), Sablières du Pinson à Bruay-en-Artois (1934), Éts. Delquignies à Mortagne (Nord-1941). 

 


À Ottange et Rumelange, trois locomotives Cockerill en voie de 70 ont porté les numéros 2139, 2300 et 2301.

 


La Cockerill n° 2331 type 4 de 1901 ex. S.A. des carrières et Fours à Chaux de Chercq-lez-Tournai.

 
La Cockerill n° 2647 de 1908 des Sucreries de Saulzoir et Haussy, récupérée par Marc Léchelle, visible au Musée de l’Industrie au Bois de Cazier Marcinelle (Belgique).

 


Cockerill n° 2691 sur le chemin de fer de Baie de Somme en 2003.
La Cockerill 2691 de 1908 en voie métrique de 14 tonnes en service nommée "le Coucou" propriété de la F.A.C.S a été confiée au MTVS.
Elle était à l'origine utilisée par les Forges de Gueugnon (71) pour les manœuvres internes de l'usine.

 


La Cockerill n° 2768 de 1911 du Fond de Gras. 

 

2850_2.png (657481 octets) https://www.ried-express-cftr.fr
La Cockerill n° 2850 du CFTR

 

Plan de la 2951, type 4 de 1920 du Chemin de fer de la Vallée de l'Aa.
Poids en ordre de marche, ± 15 tonnes, 20 Km/h, 115 Cv, longueur 5 m.


Plan de la Cockerill type 3 Chemin de fer du Rhin. Année de construction 1913

cockerill4.jpg (123583 octets)
(Photo Sébastien Kieffer)

 

cockerill_14.jpg (77471 octets)
La Cockerill n° 3068 de 1924 au Musée Dufresne à Azay-le-Rideau


La Cockerill n°3076 de 1924 des Aciers Créloi. APAVE n°12330. Garée complète. 

https://www.cftva62.com
La Cockerill n°3157 type 5 de 1926 du Chemin de fer de la Vallée de l'Aa

Constructeur : S. A. John Cockerill, Seraing (Belgique)
Type : V
Période de construction : 1926 – 1942 (1926 pour la Couronne n° 18)
Nombre de machines construites : 22
Diamètre des roues : 800 mm
Empattement : 1800 mm
Rayon de courbe minimum : 15 m
Alésage & course des cylindres : 320 mm x 350 mm
Surface de la grille : 1,36 m2
Surface de chauffe : 32,18 m2
Capacité en eau : 3,2 m3
Capacité en charbon : 0,650 m3
Longueur hors tout : 4 970 mm


La Cockerill n°1 des Mines d'Ostricourt détruite pendant la guerre de 14-18.
Sources Rail& Industrie n°93.

John Cockerill a construit et vendu plus de mille locomotives à vapeur avec chaudière verticale dans le monde entier. De ce millier, seules quelques machines restent préservées dont sept en Belgique. Et il en existe bien d'autres mais on ne peut pas toutes les présenter.

Notes :
  • 1 Le puddlage est un ancien procédé d'affinage de la fonte, consistant à la décarburer dans un four à réverbère à l'aide de scories oxydantes pour obtenir du fer puddlé à partir de fonte. Le mot puddlage vient du verbe anglais to puddle qui signifie « brasser ».
    La Tour Eiffel a été construite en fer puddlé
  • 2 La soudage permet de réunir le fer au fer par cette faculté que, de tous les métaux, il possède seul, de pouvoir être amené par une haute température, à un ramollissement tel qu'il s'ajoute, sans fusion, à lui-même.
  • 3 Ce sont des pompes  qui insufflent un courant d'air dans les hauts fourneaux ou forges. Les soufflantes étaient motorisées par des machines à vapeur fixes. La pression varie de 1,5 à 3,5 bars. La régularité du vent qui entretient la combustion dans les fourneaux est de la plus grande importance pour le succès des opérations métallurgiques et la machine à vapeur offrait cette qualité d'exécution.

Sources

  • Notice sur les Établissement de la Société Cockerill - Par Pierre Jacquemin - 1880 Imprimerie de Léon Thier - Liège.
  • Les locomotives de l'exposition universelle de 1878 par Anatole Mallet, Ingénieur (1837-1919)

John Cockerill S.A. Locomotive à chaudière verticale

 

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