Le carnet du CFC

Le petit Train de Joy-Parc - Meaux

Marc André Dubout

« À l’emplacement d’anciennes carrières, existaient dans les années quarante des étangs (pour la joie des pêcheurs) ainsi qu’une bâtisse café, hôtel de rendez-vous, appelée “les Pescadous”.
En 1955, après avoir trouvé le financement nécessaire, le propriétaire des lieux, M. André Lévy, débuta l’aménagement d’un parc d’attraction appelé Joy Parc. En se référant à la nomenclature du plan, tiré d’un dépliant publicitaire d’époque je vous livre quelques souvenirs personnels :

Il y avait sur la pièce d’eau, autour de la baleine, quelques canots automobile à coque en bois achetés d’occasion au parc de Knok le Zoot en Belgique. Ils avaient la fâcheuse habitude de tomber en panne au milieu des étangs ! Deux voitures publicitaires FORD Vedette ont sillonné les rues de Meaux et des environs. Un camping, reliant Joy Parc à la Marne, était en projet sous l’égide de l’ACIF (Automobile Club de l’Ile de France).
L’inauguration de Joy Parc eut lieu le 30 juin 1956, et malgré un essai de fonctionnement d’une paire d’années, une mauvaise gestion initiale fut à l’origine d’un dépôt de bilan.
Le bâtiment originel fut re-conditionné et transformé en restaurant discothèque, “le Saint-George”. » 

Joy-parc1 était situé au sud de Meaux (77), autour d'étangs formés dans d'anciennes sablières, gravières, à 500 m de la Marne.
Le promoteur avait monté une société par actions. Il avait vu grand, car il fit faillite un an et demi après l'ouverture du 30 juin 1956.
Le parc comprenait un restaurant, un musée, évocation du vieux Paris, une baleine dans lequel on pouvait trouver une exposition sur la chasse à la baleine de M. Paul Grimault maître du dessin animé français.
Un pionnier de la voie de largeur 60 m. André Ravery mit en circulation une machine 020 T n°993 Decauville2 à voie de 60 qui tirait une petite rame construite sur place. Les wagons ont été construits sur la base d’ancien bogies Decauville montés sur des châssis neufs, décorés par P. Grimault. Le circuit était un ovale de 200 m. faisant le tour d'un petit bois, bien plus modeste que ce que présentait le dépliant. Avec peu de moyens, ce fut l'attraction qui eu le plus de succès et bien que rentable, l'exploitation fut malheureusement de courte durée, suite à une mauvaise gestion. 
Le parc ferma ses portes et la Decauville fut acquise par M. Bary qui l'entreposa à l'AJECTA à Longueville puis rachetée par le Tacot des Lacs.

Sur cet encart, on peut lire (à la loupe)  "Rien ne manque au réseau routier dont les 1000 mètres d'asphalte, gravissent les cotes, sautent les des crevasses, tournent en lacets en plongeant dans des tunnels impressionnants. Le code de la route y est respecté et tout se passe très bien et il est rare que quelque chauffard en culotte courte se retrouve dans le fossé... de 30 centimètres.

Pour François et Nicole, le voyage fut sans histoire et ils ont dû aller bien loin car voici qu'il découvrent un village indien dans la meilleure tradition."Western". Les indigènes ne semblent pas manifester de mauvaise intention à l'égard de ces visages pâles mais François et Nicole préfèrent quitter  le Far-West pour des régions plus calmes.

Vite, crie François, le "Pacific Express" est en gare. La locomotive haut-le-pied n'attendait plus qu'eux. Un sifflement, une  bouffée de vapeur et le rapide sur voie de 60 s'ébranle.

Au terme d'une longue promenade à travers plaines et forêts, François et sa sœur décident d'abandonner les moyens de locomotion mécaniques pour un mode de propulsion plus calme : la marche à pied. Ils pourront ainsi continuer à voyager.

Quelques photographies retrouvées d'un deuxième train en voie de 50

Un second train en voie de 50 allait retrouvé Joy Parc en 1958. C'est Floris Lepers  au nom de la Société d'Exploitation de Chemin de Fer Amateur (SECFA) qui créa un circuit de 500 mètres entre deux étangs. Comme le montre ce premier cliché, la locomotive est une machine artisanale à moteur thermique (de taxi G7) construite avec soin et imitant une locomotive à vapeur.

Les voitures ouvertes, provenant du petit train du salon de l'enfance construites de manière rustique, étaient de petit gabarit. Elle étaient construites sur des wagonnets qui servaient de bogie et offraient trois travées dos à dos soit une douzaine de places assises par voiture.

 

 

 

 

Avec le temps les voitures ouvertes ouvertes ont laissé place à des voitures semi-fermées offrant plus de confort aux voyageurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais un jour le petit train victime d'une malveillance dérailla sans gravité, projetant quelques voyageurs sur le ballast ; ils n'eurent aucune blessure mais ce fait eu une suite. Quelques jours plus tard un voyageur se plaignait de ne pas avoir subi un déraillement. Il pensait que cela faisait partie de l'attraction.

L'aventure dura trois saisons car c'était sans compter sur les blousons noirs de Meaux qui vandalisèrent à plusieurs reprises le "tacot", jetant parfois les voitures dans l'étang.

Cette photo montre, la transmission par chaîne de l'essieu moteur à l'autre.
Le matériel fut vendu 5000 francs et ne fut jamais payé.

 

 

 

 

 

Puis un jour le petit train s'arrêta et la petite locomotive quitta le Joy Parc sur un camion Citroën U23.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Gouache de S. Olieu - Le train sortant du tunnel.

Notes :
  • 1 Prononcer "Joie Parc"
  • 2  La Decauville 993, numéro de chaudière 5910 (épreuve le 12/10/1921) a été livrée le 24/10/22 à Meurgey & Fayet au Ministère des Colonies. En 1955, on la retrouve à la carrière de Blaisy-Bas (21) avant de rejoindre Joy Parc.
    Elle est aujourd'hui au Tacot des Lacs en attente de restauration..

Sites et sources :

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